CORCONNE, SOUS LE CHÊNE

Avertissement : Ce blog a pour objectif de raviver d'anciennes utilisations des végétaux présents sur Corconne : soit liées à des métiers en désuétude, soit alimentaires, soit médicinales....Attention, l'utilisation des plantes ne doit jamais remplacer une consultation chez le médecin. Leur meilleur usage sera en préventif ou en cas d'affection légère prise en son tout début.

UN JOUR, UNE PLANTE

Conseils :
Cliquez sur les mots en couleur, un lien wikipedia vous donnera davantage d'informations sur la plante.
Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Enfin, dans la rubrique "anciens messages", retrouvez les plantes apparues les semaines précédentes, dont certaines peuplent encore la commune

samedi 13 décembre 2008

Une "américaine" acclimatée depuis quelques siècles

Je vous reparlerai, cet été, des feuilles d'Amaranthe réfléchie, de leurs vertus nutritives et de leurs multiples utilisations (velouté, brick au roquefort...).

Mais l'hiver permet aussi de reccueillir une autre de ses parties comestibles : la graine...


Pour cela, mettre à sécher les inflorescences sur un drap pour recueillir les petites graines noires...

Ces graines grillées et moulues se mélangent à la farine pour faire gâteaux, galettes ou pain....

Vous pouvez aussi acheter directement la farine d'amaranthe en magasin bio, elle possède une grande richesse en acides aminés essentiels, notamment la lysine (dont sont pauvre les céréales).

PS : L'Amaranthe cultivée ou ornementale est une parente, appelée Queue de renard, à fruits rouge.

vendredi 12 décembre 2008

Pêle-méle....

Les Crépis sont des Astéracées (Composées) à fleurons en languettes jaunes qui tapissent les vignes notamment....

Ils sont plus coriaces que les Pissenlits qui, eux, ont des feuilles et des tiges molles.


Il existe 24 sortes de Crépis en France tous "comestibles" mais d'inégale saveur : plus ou moins amers ou iodés, plus ou moins poilus, plus ou moins coriaces....

Pragmatique, je goutte toujours un bout de feuille avant de ramasser une rosette.... pour ne pas avoir de surprises une fois le mesclun réalisé...
Difficiles à différencier, car il faudrait avoir sous les yeux feuilles fleurs et fruits en même temps, il faut néanmoins savoir :
- une odeur d'iode à la coupe est caractéristique du Crépis fétide dont la saveur ne fait pas l'unanimité...
Deux Crépis "du Terroir" :
L'Arrucat ou Main de voleur, amer, au latex aqueux, qui se replie sur lui même lorsque on le coups au niveau de la racine.
Le Crépis de Nîmes ou Herbe sainte ou Herbe rousse (attention "ros" veut dire jaune en occitan), à feuilles entières, au latex abondant et au goût plus doux...

jeudi 11 décembre 2008

Réchauffement ou année d'exception ?

Encore une plante dont la présence au bord des vignes en décembre dénote des températures particulièrement clémentes....

L' Euphorbe des moissons se développe habituellement entre avril et octobre...

Son latex est tout aussi toxique que celui de ses "cousines" déjà évoquées (Characias ou Euphorbe des Garrigues, Dent de scie, Réveille Matin, Petit Cyprès...)...

Mais j'avais envie de vous parler de son curieux développement....et de sa morphologie.
Elle est, en effet, d'abord feuillue et assez peu différentiable de ses congénères...


Puis la tige se ramifie, rougit, les feuilles tombent (laissant des cicatrices sur la tige) et il ne reste qu'un sommet ramifié et fleuri...



L'inflorescence des Euphorbes ou Cyathe est complexe, quasiment "cubiste", elle regroupe une fleur femelle et une ou des fleurs mâles.


Remarquez, même si la photo aurait pu être meilleure, sur les inflorescences du centre :

- les bractées florales en 1/2 cercle, opposées mais pas jointes.

- les 4 sépales jaunes des fleurs mâles en forme de croissant disposés en "quadrille"... dans des petites cupulles, qui se sont transformés en glandes nectarifères.

- le fruit à 3 lobes et lisse qui a succédé à la fleur femelle.

mercredi 10 décembre 2008

Elle a été au front !


La Garance voyageuse accroche quand on la frôle et ennuie nos promenades, mais elle a eu son heure de gloire....

La racine d'une de ses sous-espèces, dite garance tinctoriale, est un colorant rouge efficace.


Il a servi à colorer en rouge les habits depuis les Gaulois jusqu'aux pantalons et aux képis des zouaves, puis l'Etat-Major français a préféré la tenue bleue azur plus discrète sur les soldats.

Une simple décoction de racine, additionnée d'alun pour le mordant peut servir à colorer un chiffon.
Il existe un procédé (laquage), utilisant l'alcali et l'alun pour solidifier cet extrait et l'utiliser en peinture.
Les deux pigments naturels sont la purpurine (instable) et l'alizarine..
Ce dernier obtenu chimiquement par BSF, supplanta l'extrait de Garance, qui retourna dans l'oubli de sa forêt de chênes...

Sa racine est également réputée diurétique et abortive dans la médecine populaire arabe...

mardi 9 décembre 2008

Abandonnée...

Qui aurait pensé que cette élégante délaissée , a eu un rôle majeur dans le Corconne des siècles passés ?


Voici, les restes desséchés par l'été d'une des espèces de Cardère ,plante qui servait, en effet, comme son nom l'indique, à carder (peigner ou plutôt débourrer) la laine ou les draps...

Quand on sait que les moutons paissent dans la Garrigue depuis 6 000 ans ! Et qu'il y en avait encore 700 000 (70 000 aujourdhui) au XIXème siècle dans le Gard...

La Cardère était alors cultivée et est retournée depuis à l'état sauvage..... quoiqu'on en douterait en regardant le champ qui longe le chemin de Mailhac :


Un autre joli nom de cette plante est "Cabaret des oiseaux", observez en effet les feuilles du bas de sa tige; jointives, elles forment une petite auge, dans laquelle est piégée la rosée du matin...

On dit dans les campagnes que la Cardère soignerait certaines affections de la peau comme l'acné ou l'eczéma, sous forme notamment d'une décoction de 50 g de racine séchée pour 1 litre d'eau, bouillie 10 minutes.

lundi 8 décembre 2008

Petit soleil d'hiver...


Déjà présent depuis quelques semaines sur les bords des chemins communaux, le Souci des Champs est une des rares tâches colorées de l'hiver....
Son nom latin Calendula (arvensis) aurait un rapport avec les calendae (mois) romains..... mais si quelqu'un a une explication crédible... je suis preneur (tout ce que j'ai est "farfelu").


Connu en homéopathie sous le nom de Calendula officinalis, les fleurs de son "cousin", macérées dans une huile alimentaire ou en teinture sont un excellent cicatrisant, en usage externe, des plaies ouvertes..

La décoction de souci des champs est, elle, un colorant alimentaire :


Certains disent que le souci a servi à colorer le beurre (falsification ?); là aussi je suis preneur d'informations complémantaires...

Les fleurs de Souci peuvent aussi ensoleiller les salades (goût neutre) mais à dose restreinte car elles sont réputées abortives et peuvent déclencher des menstruations abondantes... dommage car la fleur contient de la provitamine A

dimanche 7 décembre 2008

Gastronomie du jour


L'hiver est bien avancé..

C'est le moment d'aller ramasser les Nombrils De Vénus, curieuse petite plante grasse dont la feuille est rattachée à son pétiole par son centre...

Médicinale, elle "résoud" les cals et les inflammations sur lesquelles on aura frotté ses feuilles fraîches..

Mais c'est aussi un surprenant condiment pour l'apéritif, à condition de le préparer au vinaigre au moins un mois avant consommation...

Une recette prise sur "Garrigue Gourmande" :

Ingrédients (Pour un bocal d’un litre et demi) :
1 l d’eau
¼ l de vinaigre d’alcool
500 g de nombril de venus
1 branche de thym
1 branche de romarin
4 gousses d’ail
10 grains de poivre

Préparation : Récolter les jeunes pousses de nombril de venus à la fin de l’hiver quand elles sont encore vertes (avant floraison).
Faire bouillir l’eau et le vinaigre.
Remplir un bocal avec les nombrils de venus, l’ail, le romarin, le thym et le poivre en tassant un peu.
Verser l’eau bouillante pardessus, secouer le bocal pour faire remonter l’air encore emprisonné, remettre de l’eau jusqu’au bord et fermer hermétiquement.
Attendre un mois avant de déguster.

Présentation : Servir comme des cornichons à l’apéro.

Conseils et Idées :Le nombril de venus n’a quasiment aucun goût. Il prendra celui des aromates que l’on aura mis avec le vinaigre. Par contre, la saveur âcre qu’il avait avant, disparaît pendant la macération.


Enfin, voici la floraison telle qu'elle intervient au mois de mai :