broute, broutons, broutez (4)

Voici une autre salade sauvage accrochées sur les rochers calcaires et aux multiples noms locaux : la breou ou breule, alias la salade de lièvre ou Laitue vivace.

Ses feuilles, vert bleutées, très découpées et aux pétioles rouges peuvent faire penser à celles de la Chicorée qui sont terriblement amères.... goûtez donc toujours une feuille avant de récolter une partie de la rosette.

Broute...mais cuisine avant ;)

Difficile de manquer celui là tant il est omniprésent et si particulier, avec ses nervures parallèles....

Le Pantain lancéolé est un habitant caractéristique des bords de chemins hivernaux....

Attention, ses feuilles ne sont pas recouvertes de cire, si vous trouvez des feuilles aux nervures parallèles et luisante (cire) vous êtes en présence d'une liliacée à priori toxique.

Je ne reviendrais que sommairement sur l'origine de son nom, dûe à l'analogie avec une plante de pied (beaucoup plus criante pour le plantain moyen des bord du Brestalou)... et n'évoquerais que rapidement les propriétés calmantes de ses feuilles (frottées sur les piqûres d'insectes ou d'orties, ou en décoction en collyre).

Certains le mangent cru (n'est ce pas Jean Daniel !) mais il est un peu coriace....

Il faut alors se persuader de ses propriétés laxatives pour l'apprécier (un des plantains, le psyllium est d'ailleurs vendu en herboristerie pour le transit).

Mais j'ai trouvé une recette qui doit pouvoir joindre l'utile à l'agréable dans un livre de François Couplan :

Tarte sucrée au plantain et à l'ortie

Faire cuire à leau plantain et orties.

Egoutter et Hacher.

Battez quelques oeufs avec du lait et du miel fondu au bain marie.

Rajouter les herbes hachées et une poignée de raisins secs.

Préchauffer une pâte brisée en la recouvrant de noisettes et d'amandes hachées, verser l'appareil, recouvrir de sucre roux en fin de cuisson afin qu'il caramélise....

Désolé pour l'absence de proportions, de temps de cuisson.... mais la recette était telle quelle....

Dès que je trouve le temps de l'essayer, je viendrais préciser tout ça... à moins que vous vouliez le faire avant moi.

Broute, broutons, broutez (3)....

Voir un aussi beau pied de Laitue des vignes, n'est pas chose commune...


Manquant d'eau, cette plante est souvent réduite à une ou deux branches...

Mais les pluies et les températures clémentes de début novembre ont fortement dopé celle-là....

Reconnaissable, entre toutes à sa petite inflorescence à 5 fleurs ligulées (à languette) qui miment 5 pétales et à son latex.


Repérer les jeunes feuilles encore tendres qui sont comestibles.


Elles deviennent très vites coriaces en vieillissant....

Broute, broutons, broutez (2)

Plus discrète que les Laiterons, voici la Saint Joseph ou Laitue scariole....


Reconnaissable à la forme très échancrée (comme découpée à l'emporte-pièce) de certaines de ses feuilles....et bien sûr à son latex...

Elle partage avec la Chicorée, la paternité de la quasi totalité des salades cultivées.

On ne mange que les feuilles de sa rosette et ses jeunes feuilles car lorsque la plante commence àmonter les feuilles deviennent vite coriaces....

Possibilité de confusion des feuilles de la rosette de St Joseph avec celles de la Laitue vireuse (légèrement hallucinogène) voire la Cardère :
- la première fausse amie a certes des feuilles plus ovales et avec plus de piquants sur les nervures de la face inférieure de ses feuilles....
- piquants également pour la seconde mais avec des feuilles plus pointues...

Mon truc pour être sûr, goûter un petit bout de la rosette avant de récolter (quite à recracher), seule la Saint Joseph n'est pas horriblement amère.

Broute, broutons, broutez (1)

Puisque c'est une des demandes les plus exprimées des personnes qui ont assisté aux randonnées de novembre, finissons le mois avec les salades sauvages...

Et tout d'abord, la plus repérable, le Laiteron potager...


Si on le casse, il perle le lait.... d'où son nom (c'est le même chose pour les différentes laitues sauvages).

Les feuilles de sa rosette, ainsi que les jeunes feuilles de sa tige sont comestibles, et leurs bords dentés rappelent la texture de la "Frisée".

Ne pas le confondre néanmoins avec le Sénéçon commun ci-dessous, dépourvu de lait, aux feuilles comme plastifiées et aux fleurs qui ne s'épanuissent jamais....


Celui là, autrefois utilisé pour augmenter les flux menstruel, est aujourd'hui dit hépatotoxique.

Petite recette....

Comme vous avez pu le constater, difficile de trouver des plantes nouvelles à décrire en ce moment....

Je vais donc vous parler de mon activité hivernale : faire des confitures...

J'ai ramassé des cynorrhodons ("gratte-cul") d'Eglantier près de Quissac...


Il faut savoir que les cynorrhodons du Rosier cultivé peuvent convenir si vous ne les traitez pas bien sûr....

J'ai trouvé une vieille recette gardoise.

D'abord, trier les fruits, enlever les noirs et rabougris, les tiges....



Inciser les fruits, les mettre à macérer une semaine dans le vin blanc (j'ai pris du marsanne en vrac de la cave de Corconne)...

Ensuite, faire cuire dans une marmite en cuivre 1 h 30 à feu doux.

Puis passer au moulin à légume (grosse grille) pour enlever les noyaux puis au chinois pour les poils (sinon ça gratte)...

Peser et rajouter le même poids de sucre (moi c'est du sucre de raisin de INOSUD car c'est meilleur pour la glycémie) que de jus obtenu.

Faire cuire dans une marmite en cuivre (à ébullition) et mettre en pot...

C'est beau (rouge corail) et c'est bon !