Cette plante désormais sauvage et anodine, reconnaissable à ses fleurs jaunes en croix et à ses fruits qui pendouillent comme les ornementations d'un lustre en cristal, est le Pastel des Teinturiers.
Difficile de croire que tant d'Histoire puisse accompagner une plante...
Tout d'abord, le plus "folklorique", une des origines possibles du nom de la ville de Montpellier serait "Mount Pastel"....
Mais surtout, la plante à donné un colorant bleu pastel depuis les Bretons jusqu'à Louis XIV.
Les feuilles furent d'abord probablement utilisées fraîches par nos ancêtres "barbares" pour faire ses menaçants "masques" bleus que l'on voit dans les films sur la guerre des Gaules...
La plante fût plus tard vénérée par les Cathares comme "l'herbe bleue, image de l'immortalité de l'âme"
Puis la technique d'extraction s'est perfectionnée, les feuilles étaient fermentées et associées à de l'urine décomposée.
Les textiles étaient trempés dans ce bain, en sortaient jaunes vert, couleur que l'air oxydait en bleu ciel.
La plante était massivement cultivée, et les feuilles récoltées et mises à flétrir, étaient broyées et roulées en boules (cocagnes) pour être vendables et stockables toute l'année.
Extrèmement lucrative, cette activité était surtout circonscrite au Sud Ouest, qui prît ainsi son surnom de pays de Cocagne...
Concurrencée par l'indigo des îles, elle fût protégée par édit royal du Gascon Henri IV (interdiction sous peine de mort d'utiliser l'indigo !), jusqu'à Louis XIV qui abolit l'édit..
Plus tard à la toute fin du XIXème, l'indigo de synthèse sonna définitivement le glas de sa culture...
Elle a eu ensuite quelque utilité comme fourrage et plante médicinale mais fut rendue à la nature.... quoiqu'on lui prête aujourd'hui des propriétés anti-cancéreuses...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire