CORCONNE, SOUS LE CHÊNE

Avertissement : Ce blog a pour objectif de raviver d'anciennes utilisations des végétaux présents sur Corconne : soit liées à des métiers en désuétude, soit alimentaires, soit médicinales....Attention, l'utilisation des plantes ne doit jamais remplacer une consultation chez le médecin. Leur meilleur usage sera en préventif ou en cas d'affection légère prise en son tout début.

UN JOUR, UNE PLANTE

Conseils :
Cliquez sur les mots en couleur, un lien wikipedia vous donnera davantage d'informations sur la plante.
Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Enfin, dans la rubrique "anciens messages", retrouvez les plantes apparues les semaines précédentes, dont certaines peuplent encore la commune

samedi 18 octobre 2008

Une des deux mamelles agricoles du village...

Un familier de nos paysages, l'Olivier si bien que sa zone de culture a été choisie pour définir la zone de végétation dite "méditerrannéenne"

Le vert de ses feuilles, quasi argenté est si particulier, que même Van Gogh écrivait qu'il avait du mal à le reproduire...


Pour les nouveaux venus dans la région, le fruit très amer, n'est pas comestible tel quel (Combien de petits parisiens en vacances a t-on piégé enfants !)...
Il est utilisable vert au début de l'automne pour les préparations à la soude ou à la saumure : olives piquées, olives cassées qui nécessitent recettes et savoir-faire...
Puis de novembre à février, tournant ou noir, selon les variétés et les régions, pour fabriquer l'huile.. (avec un rendement de 15 à 20%)...

L'olive (et son huile) est riche en polyphénol qui freinent le vieillissement par leur action anti-radicalaire, et en acides gras insaturés (qui contrairement aux matières grasses végétales n'ont pas d'action néfaste sur le taux de choléstérol)...

Pensez à éviter de cuire trop l'huile d'olive (odeur) et de variez vos huiles avec le pépins de raisin (pro-vitamine E) et le colza ou la noix (oméga 3) peu ou pasprésents dans l'huile d'olive.

Mais l'arbre a d'autres ressources, ses feuilles en effet, en infusion, libérent des substances vaso-dilatatrices qui permettent une diminution de la tension.
La recette originelle du Docteur Mazet à Nice en 1938 : faire bouillir une vingtaine de feuilles dans 300 g d'eau jusqu'à réduction du tiers, filtrer sucrer, boire matin et soir.

Enfin pour ceux qui oseraien couper le bois de ce seigneur qu'on dit pouvoir être millénaire,sachez qu'il a pu être un excellent bois de chauffage ainsi qu'un matériau pour les ustentiles de cuisine, les maillets, les chevilles, les coins, les manches de tarières, les rayons de roues....

jeudi 16 octobre 2008

Un proche si peu connu...

Tout le monde le connaît, et pourtant peu imaginent la complexité de son mode de reproduction, c'est le Figuier commun....


Il semble indigène a nos régions (on a retrouvé des preuves de sa présence dans des sédiments anciens) mais les variétés cultivées ont probablement été importées d'Asie Mineure par les Phocéens.
Certaines de ces variétés cultivées ont d'ailleurs besoin de la présence d'un Figuier sauvage à leur voisinage et à l'Antiquité, il était accroché des colliers de figues sauvages sur les espèces cultivées pour les faire fructifier...on va voir pourquoi...
Mais tout d'abord, pour ceux qui n'ont pas le courage de terminer l'histoire, j'évoque d'abord les propriétés médicinales :
- la sève de figuier possède des propriétés anti-virales, celle exploitable par tout un chacun est le pouvoir de réduire les verrues par une application quotidienne... mais elle est moins efficace que la Chélidoine..
- la figue (fraîche ou sèche) est laxative et pleines de vitamines et de sels minéraux.
Partons donc sur sa sexualité ! Comment ça marche ?? (Attention c'est compliqué !)
Les Caprifiguiers (appelés "mâles" ou Figuiers sauvages) produisent du printemps à l'automne des "figues fleurs" qui comportent à l'intérieur des fleurs femelles stériles à style court et près de leur "cul" des fleurs mâles...
On parle de bouche de la figue près de son pédoncule (rattachement au rameau) et de cul (ou d'oeil) pour le petit orifice à l'autre extrémité d'où perle souvent du suc à maturité.
Là intervient un petit insecte, le Blastophage sans qui le Figuier ne pourrait pas se développer (des tentatives d'introduction du Figuier cultivé sans l'insecte et le figuier sauvage en Amérique du Nord ont échoué), mais qui lui aussi a besoin du Figuier pour effectuer son cycle...
Le Blastophage pond sur les fleurs femelles à style court et une génération de l'insecte se développe dans la "figue fleur", y fraye et donne naissance à une deuxième génération d'insecte qui sort de la figue par le "cul" en se couvrant de pollen en touchant les fleurs mâles...
La "figue fleur" ne vient jamais à maturité, c'est à dire que les fleurs femelles qu'elle contient ne se fécondent jamais et ne se gorgent pas de sucre.
Entre temps, l'été est venu et une deuxième génération de figues s'est développée sur les individus sauvages "femelles" ou les individus cultivés (toujours "femelles", de là l'intérêt d'un Caprifiguier à proximité ou des colliers de figues fleurs !) , celle-ci comprend des fleurs femelles à style longs fertiles.
Les Blastophages, chargées de pollen rentrent dans la figue fertile, veulent pondre sur les fleurs femelles mais le style long les en empêchent, elles repartent donc, non sans avoir fécondé la fleur avec ledit pollen.
La figue d'été va pouvoir mûrir....donnant une figue grosse et succulente... et le blastophage retourne aux figues fleurs encore disponibles...
Une deuxième génération de figues vient à l'automne, plus petites et plus goûteuses, qui est fécondée de la même façon par la génération suivante de blastophages...
En fait, la survie du blastophage n'est possible que parce qu'il trouve toute l'année des figues fleurs pour y pondre et mettre à l'abri ses larves et parfois même (printemps) un cycle complet de son développement...
Mais l'homme cherche toujours l'amélioration et il a sélectionné certaines variétés telles que "Madeleine des 2 Saisons", "Ronde de Bordeaux" ou "Marseillaise" qui sont autofertiles (les fruits sont dits parthénocarpiques), et qui n'ont pas besoin de l'insecte....
On peut d'ailleurs accélerer la maturité de leur figues d'automne en déposant de l'huile d'olive sur l'oeil...


mercredi 15 octobre 2008

Polymorphe...

Je me rapelle, petit, avoir été impressionné par les feuilles duveteuses, veloutées de cet arbre, aux formes très changeantes (parfois entières, parfois lobées d'un seul côté, parfois comme ici semblables aux feuilles de figuier).



J'avais gardé en mémoire le nom de Murier platane, sans doute donné parce qu'à l'origine il était planté pour consolider les sols instables (remblais de chemin de fer, bord de route).... mais ce n'est pas son vrai nom...


Le Murier de Chine (curieuse dénomination puisque le Murier blanc des vers à soie vient aussi de Chine) ou Murier à papier, a une histoire très semblable à celle de l'Ailanthe...

Deux essences importées, notamment pour l'ornement, "pestes végétales", qui se sont échappées de leur domesticité pour envahir le monde sauvage...

En Chine ou au Japon, on tire de son écorce des fibres qui peuvent être utilisées pour la fabrication de papier ou de textile....

La méthode d'extraction est le rouissage, une technique très répandue jusqu'au XX ème siècle qui consistait à laisser les troncs ou les plantes (lin, chanvre) à fermenter dans une mare dédiée à cet effet puis à faire sécher la filasse brune obtenue.

lundi 13 octobre 2008

Avec Miranda (9)...

Nouveau flash back avec la Chelidoine qui refleurit avec l'automne...


Plus efficace que la capacité se son suc à détruire les verrues, sachez que sa teinture mère soigne le foie et la vésicule biliaire.



Je vous avais parlé des vertus tinctoriales oubliées de la Mousse de Chêne dans le Coutach.
Miranda m'a appris que son utilisation actuelle a Grasse réside dans sa capacité à améliorer la conservation des parfums.

Ce lichen est également cicatrisant en pansement.

dimanche 12 octobre 2008

Avec Miranda (8)....

Comme promis quelques compléments médicinaux appris avec Miranda, sur des plantes déjà décrites plus tôt dans l'année...


La Pariétaire, dont les feuilles en infusion participe à dissoudre les sables rénaux, comme la Piloselle ou la racine de Chiendent...



Le Pissenlit, qui refleurit dans les endroits les plus humides cet automne.
Racine et feuilles sont diurétiques comme de nombreuses plantes (Frêne, Prêle, Renouée des oiseaux, Piloselle....) mais avec une teneur en potassium qui lui confère l'avantage relatif de ne pas être déminéralisant.